Lever, William
Bolton, 19 septembre 1851- Londres, 7 mai 1925
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Histoire postale : 
Leverville, province de Léopoldville

    Rendre l'hygiène accessible à tous, soulager la vie des femmes et contribuer à la beauté et au bien-être des personnes qui utilisent nos produits. (William Lever 1885)
    William Lever est le septième enfant d'une famille qui comptait déjà six filles. Son père était grossiste en épicerie. A seize ans son père le retire de l'école et le fait travailler dans l'entreprise familiale au salaire de 1 shilling par semaine. Cinq ans plus tard il en fait son associé.
Vers 1880, Lever s'ennuie et commence à explorer les possibilités d'expansion de la société dans d'autres secteurs. Il décide finalement de se spécialiser dans la production de savon. Il fonde pour ce faire, avec son frère cadet, la firme Lever Brothers à Warrington où il a racheté une ancienne savonnerie. Après des recherches et l'expérimentation de divers ingrédients avec l'aide d'un chimiste local, il commercialisera du savon à base d'huile de palme, d'huile de coton, de résine et de suif. Lever baptise son savon "Sunlight". Celui-ci a un succès immédiat.
    L'usine de Warrington n'étant pas assez grande pour satisfaire la demande, Lever en construit une nouvelle, qui fonctionnera à partir de 1889, le long de la rivière Mersey dans le Cheshire. Il baptise cet endroit "Sunlight Port". Lever veut faire de cette localité une ville modèle. Il y construira des maisons ouvrières.
    Le premier contact de William Lever avec la Belgique a lieu en 1888. A cette époque, le Gouvernement tente de stimuler les échanges en organisant une première exposition internationale. Présent avec ses savons, Lever y fait la connaissance de Louis Dothey qui se fait fort de vendre les briques de savon de ce côté-ci de la Manche. En 1889, Lever crée une agence de vente à Bruxelles et deux dépôts à Anvers où sont stockées, importées d'Angleterre, les caisses du savon "le plus répandu au monde". Les résultats étant encourageants, la S. A. Savonneries Lever Frères voit le jour en 1900 et le 8 juillet 1905 est inaugurée à Forest une première usine. La grande aventure de William Lever passe par Bruxelles mais elle y croise naturellement le destin du Congo. Pour contrer l'Angleterre, des plus acharnées dans la campagne de dénigrement des agissements des Belges au Congo, le Gouvernement tente la séduction économique. Il fait une exception à sa politique fermée aux capitaux étrangers et ouvre la porte à un, et à un seul, investisseur d'outre-manche : William Lever.             L'affaire comporte des risques financiers considérables et Lever sait qu'elle ne sera pas rentable de sitôt. Mais l'homme aime les défis et comprend tout l'intérêt de planter lui-même au Congo des palmeraies naturelles, qui produiront les matières premières destinées à l'usine de Forest. Les négociations pour une concession à long terme vont bon train. En 1911, la création des "Huileries du Congo" et de Leverville, à l'est de Léopoldville marquent les débuts d'une des plus puissantes affaires de notre colonie. Laquelle devra toutefois attendre la fin de la première guerre mondiale pour pouvoir se déployer à sa juste mesure.
William Lever était un grand philanthrope, ce qui lui a valu de devenir Lord de Leverhulme.
    D'après le supplément économique du journal "Le Soir" du 25 août 2000.